A la Une de l'hebdomadaire britannique "The Economist" de demain, le fameux tableau d'Edouard Manet, "Un déjeuner sur l'herbe". Ouf, la femme nue peinte par l'impressionniste français est toujours présente. Mais les visages des deux hommes en costume ont par contre légèrement changés... Hormis le fait qu'ils auraient pu faire un effort de retouche sur Photoshop (alalala les stagiaires de nos jours), intéressons nous au message délivré par The Economist : la France est-elle vraiment en train de faire un "déni de réalité" de sa situation économique ? Ces élections sont-elles vraiment "The West's most frivolous election"?
Pour lire l'article online du journal The Economist in english, c'est ici "France's future : A country in denial". Introduction: "En ignorant les problèmes économiques de leur pays, les politiciens français rendent la situation encore plus difficile à aborder".
Le Captain' vous fait part depuis quelques semaines du très faible niveau de la campagne actuelle. Alors que pourtant il y a quelques mois, les candidats se battaient à coup de chiffres, en se demandant "qui va réduire le plus le déficit", "qui a les prévisions de croissance les plus réalistes" ou encore "qui va enfin diminuer les dépenses publiques", le débat est depuis quelques semaines reparti dans le décor. De nouvelles mesures sont annoncées chaque jour par les candidats, sans même savoir comment elles seront financées ni quels seront les effets réels de ces politiques. Bref on parle, on critique, on fait de la démago... Mais les questions des finances publiques et de la croissance semblent désormais "so 2011".
Le journal The Economist n'est pas le seul à ne pas être très optimiste sur le futur de la France. Une étude de Natixis, publiée en Février et intitulée "Lâ€Ã©conomie française posera bien des difficultés à partir de 2012" confirme cela. L'inquiétude majeure porte sur la croissance potentielle de long terme de la France, autour de 1%.
La conclusion de l'étude de Natixis ne fait pas plaisir à lire "Le quinquennat 2012-2017 en France ne sera pas simple. La France va en effet être confrontée : (1) aux effets néfastes de la désindustrialisation (recul de la croissance potentielle et de la qualité des emplois, déficit extérieur) ; (2) à la nécessité de mettre en place des réformes très lourdes (formation des salaires, fiscalité, éducation, obstacles à la croissance des PME) pour restaurer la compétitivité ; (3) à la situation financière très dégradée des entreprises, autres que les grandes entreprises ; (4) à un réel risque dâ€insolvabilité budgétaire.