Le sondage choc relayé par Le Point hier : Deux français sur trois ne sont pas disposés à acheter des obligations pour financer la dette publique! Catastrophe en vue, si même les français ne veulent plus acheter de la dette française en direct, c'est la récession et une nouvelle crise assurément !!
Et bien non bonne nouvelle, on s'en fout (quasi) totalement. Même si comme expliqué dans l'article Qui détient la dette de la France?, il est impossible de savoir précisément qui détient la dette, une étude de Fondapol nous renseigne sur la détention de dette par les ménages. Par exemple aux USA, la détention de dette américaine par les ménages est passée de 30% du total en 1950 à 1,4% aujourd'hui. Au Japon, le seul pays qui présente encore actuellement un taux de détention directe encore significatif, les ménages ne détiennent que 5,2% de la dette du pays. En France, étant donné le fort taux de dette détenue par les non-résidents, il est donc possible d'estimer entre 1 et 3% (estimation à la grosse louche) la détention de dette par les ménages. En résumé pas de quoi affoler les marchés...
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Etant donné que le sondage ne compare les résultats à aucune étude passée, il est d'ailleurs impossible de tirer la moindre conclusion... Deux français sur trois ne veulent pas acheter de dette publique aujourd'hui ; mais si il y a deux ans 9 français sur 10 ne souhaitaient pas acheter de dette, il y a donc amélioration de la situation (et donc en théorie hausse de la demande de dette et donc baisse du taux d'emprunt). C'est un peu tiré par les cheveux, car dans le cas ici présent on peut penser qu'il y a effectivement une baisse de la confiance des ménages envers la dette française. Ce petit aparté (oui oui, on dit un aparté) sert simplement à souligner l'importance d'une comparaison temporelle sur même type d'échantillon pour pouvoir tirer des conclusions non-biaisées.
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Heureusement, ce sondage a tout de même une utilité ; on y apprend que les sympathisants de la droite et les plus riches sont les plus à même d'acheter de la dette française. Quelle surprise, j'aurais vraiment misé sur les pauvres et les communistes pour cela...